Quand on évoque l’artisanat de la corne, on pense aujourd’hui surtout à l’Asie du Sud Est, à l’Inde ou encore à l’Afrique. Pourtant, en France aussi, le travail de la corne a constitué une véritable industrie jusqu’au début du XXe siècle.

Une tradition française

Avant l’invention des matières plastiques, la corne en raison de sa légèreté, de son faible prix, et de sa capacité à se déformer à la chaleur et à être travaillée facilement, permettait de réaliser une infinie variété d’objets du quotidien : peignes, éventails, bijoux, montures de lunettes, manches de couteaux, pommeaux de cannes, manches de couverts, ou encore jeux de table comme les dés, dominos...

En France, où cette tradition était très fortement ancrée, les artisans qui produisaient ces objets en corne, os, ivoire, ou bois étaient appelés Tabletiers.

Au début du XXe siècle, l’intensification de la concurrence, et l’arrivée de matériaux synthétiques a progressivement fait disparaître cette industrie, et les savoir-faire associés, même si on trouve encore aujourd'hui une poignée d'artisans d'art qui perpétuent ces traditions.

Si vous avez l’occasion de vous y rendre, le Musée de la Nacre et de la Tabletterie à Méru présente magnifiquement le travail minutieux de ces artisans, et les techniques qu’ils employaient.

Broche en émail, diamants, corne, René Lalique, 1890

La corne a aussi été un matériau caractéristique de l’Art Nouveau.

Peignes sculptés et bijoux aux formes organiques étaient souvent réalisés en corne, seule ou en association avec d’autres matières. René Lalique, grande figure de l’Art Nouveau, a beaucoup utilisé ce matériau pour ses créations.

Le Musée d’Orsay ou le Musée des Arts décoratifs présentent de vastes collections de pièces Art Nouveau, dont une partie est faite en corne.

Le maintien de l’artisanat de la corne au Vietnam grâce au succès du bijou

Atelier de bijoux en corne Vietnam

Au Vietnam, aussi, le travail de la corne est une tradition millénaire. L’arrivée plus tardive de l’industrialisation a permis de maintenir ces savoir-faire qui se transmettent au sein des familles d’artisans dans quelques villages, surtout dans le Nord près d’Hanoï.

Aujourd’hui les artisans savent encore produire de nombreux types d’objets, mais ce sont certainement les bijoux, qui connaissent le plus vif succès. En association avec la laque, autre artisanat millénaire en Asie, le travail de la corne permet d’obtenir de magnifiques bijoux, aux formes organiques, et aux couleurs vives.

Certains artisans ont acquis un savoir-faire tel, qu’il leur permet de produire pour les plus grandes maisons de luxe, tandis que d’autres préfèrent se concentrer sur des articles plus simples proposés aux touristes à Hanoï ou à Hoi An.

Les types de cornes utilisés au Vietnam

La corne provient toujours d'animaux d'élevage, utilisés pour les travaux des champs ou l'alimentation. La corne est ainsi récupérée et valorisée par le travail des artisans qui en font de beaux objets.

Traditionnellement, les artisans vietnamiens travaillaient la corne de buffle d’eau, animal domestique très courant. La corne du buffle d’eau est d’un noir profond et uni.

Plus récemment les artisans vietnamiens ont fait la découverte de la corne de vache africaine, beaucoup plus grande, elle est aussi marbrée de blanc et de noir, permettant de créer des objets à l'aspect unique

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